Juillet 1816. Une escadre française vogue vers le Sénégal. Le principal
navire, la frégate la Méduse, qui longe de trop près les côtes de Mauritanie,
s'échoue sur un haut-fond. Des groupes de passagers rejoindront
Saint-Louis soit par mer, soit, au prix de nombreuses pertes, à
marches forcées à travers le Sahara. Mais cent quarante-sept hommes
sont abandonnés sur un radeau. Ils vont dériver pendant quinze jours.
Faim, soif, délires, mutineries, massacres, liquidation des blessés et
des mourants, cannibalisme, en quelques jours cette petite société
se transforme en une horde d'une sauvagerie sans égale. Lorsqu'on
retrouve le radeau, il ne reste que quinze hommes à bord.
Deux des rescapés livrent leur témoignage. Survivants de l'affreuse
aventure, c'est avec rage qu'ils écrivent ce récit d'une des plus terribles
tragédies de l'histoire maritime. Ils ne se doutent pas alors qu'ils vont
déclencher une crise majeure au sommet de l'État français. Ni qu'ils
vont être à la source d'un tableau géant, un des sommets de l'histoire
de la peinture, Le Radeau de la Méduse de Théodore Géricault.