Né dans le Kurdistan irakien, Kerim ne connaît que la guerre, le pouvoir répressif des puissants, la violence : son père est tué sous ses yeux.
À peine sorti de l’enfance, Kerim prend sa place aux fourneaux de la petite auberge familiale. Jusqu’au jour où, allant rendre visite à ses grands-parents dont la famille est sans nouvelles, il est capturé et enrôlé de force dans les rangs de ceux qui se nomment « les combattants de Dieu » : il ne s’en libèrera qu’au prix d’un crime.
Il n’aura dès lors qu’une idée : quitter l’Irak le plus vite possible et gagner clandestinement l’Europe, et plus précisément l’Allemagne.
Après une traversée clandestine épouvantable il débarque chez l’un de ses oncles à Berlin et commence une vie nouvelle.
Là, l’intégration dans le quotidien européen ne ressemble pas à ce qu’il avait imaginé, son passé le rattrape, lui colle à la peau.
L’échec est programmé.
Sherko Fatah révèle la puissance de son style dans cette évocation de l’inéluctabilité du destin de ses héros, aux prises avec les différentes formes des extrémismes, leurs multiples pouvoirs de séduction et leurs conséquences.
Fils d’un père kurde originaire du nord de l’Irak et d’une mère allemande, Sherko Fatah est né en 1964 à Berlin-Est. Grâce à la nationalité irakienne de son père, il a pu quitter la RDA avec sa famille qui, après un bref séjour à Vienne, s’installa à Berlin-Ouest où Sherko Fatah fit des études de philosophie et d’histoire de l’art, il étudie particulièrement Heidegger. Il a fait de nombreux voyages en Irak. Il vit à Berlin.
Il a remporté le Grand Prix de l’Académie de Berlin 2015.