Vers l'an 30, Ieschoua, un rabbin galiléen, fut condamné par les autorités politiques de son temps parce qu'il contestait l'ordre établi et le droit de parler au nom du Père sur la terre. Il fut le bouc émissaire immolé pour résoudre la crise sociale qui régnait alors en Judée : du point de vue victimologique, il s'agit d'un très banal assassinat politique...
En ce début de IIIe millénaire, Jésus aurait-il été condamné ? C'est la question que se pose Gérard Lopez.
L'auteur relit l'histoire de Jésus, victime exemplaire, à la manière d'un expert psychiatre missionné par le tribunal pénal de l'histoire. Il n'aborde pas les aspects historiques, théologiques, philologiques, mais se livre à une analyse victimologique des pièces du dossier «Jésus» en utilisant les outils de la psychanalyse freudienne, car l'inconscient ne vieillit pas et se moque des anachronismes. Il découvre un processus symbolique qu'il soumet à une autre «histoire», la naissance de la psychanalyse, pour démontrer qu'il s'agit d'un invariant symbolique repérable dès qu'apparaît une idée bouleversant l'ordre traditionnel des choses.
Le message évangélique est porteur des valeurs laïques actuelles de l'humanisme occidental : liberté, égalité, fraternité, droits de l'homme, protection sociale, lutte contre toutes les exclusions, etc. Récusant l'ordre sacrificiel des pères terrestres, Jésus, révolutionnaire... non-violent, délivre un intolérable message d'amour capable de pacifier des rapports humains : «Sur la terre, comme au ciel.»