« La période que nous traversons coïncide avec une accélération spectaculaire de l'histoire.
Ce que nous venons de vivre sous les deux mandats de Barack Obama correspond probablement à la fin d'une époque de plus de soixante-dix ans, au passage d'un monde dominé pour le meilleur et parfois pour le pire par les États-Unis. Avec l'élection de Donald Trump en 2016, c'est la démocratie qui a perdu son champion. Et avec la montée en puissance de la Russie et de la Chine, c'est le système international qui semble en marche vers un désordre mondial.
Pendant toute cette période révolutionnaire, puisque correspondant à la fin d'un cycle historique, j'ai pris en quelque sorte le pouls du monde, grâce à la rubrique que je tiens dans le journal Les Échos. Comme beaucoup de commentateurs je n'ai pas compris que la rencontre de la colère et du rejet pouvait conduire à l'élection à la Maison Blanche de celui qui veut construire des murs, pratiquement le même jour où le mur de Berlin jadis tombait. Que le monde passerait de l'espoir à la peur. »
Dominique Moïsi.