La césure qu'a constituée le Nouveau Roman dans la deuxième partie du XXe siècle a intéressé, rebuté, séduit, divisé les lecteurs. On a souvent annoncé sa mort, mais dans cet essai, nous racontons comment son sillage se prolonge jusqu'à nos jours. Il a été très relayé par les médias, par l'université, en France et à l'étranger. Il est devenu un gage de rébellion lié à l'époque : les polémiques ont été vives et nombreuses dans le champ littéraire. Grâce aux références précises à des oeuvres multiples le présent livre tend à éclairer les ruptures narratives dont l'accumulation a suscité le désarroi, sans oublier d'autres productions novatrices de la période.
Le Nouveau Roman est ici resitué dans l'Histoire de son temps, alors qu'on l'a souvent accusé de s'en être détaché : la mouvance s'insère dans l'aggiornamento des idées qui a marqué « l'ère du soupçon », dans des décennies aussi que hantaient les désastres du XXe siècle. Recherche par ailleurs essentiellement esthétique, aux confins de la poésie, de l'essence du jeu, cette mouvance s'insère dans la contemporanéité artistique, en relation étroite avec l'évolution du cinéma, des arts plastiques, de la musique...
La vue d'ensemble doit permettre à ceux qui furent les lecteurs de l'époque de retrouver et d'élucider des textes intrigants. Elle apportera au public actuel, aux étudiants notamment, une vision synthétique mais ouverte du Nouveau Roman, incluant la prise en compte de générations d'écrivains dans leur globalité mais aussi dans l'originalité propre à chacun. La présentation en unités brèves doit permettre au lecteur de choisir les» séquences qui l'intéressent plus particulièrement.