Internet a surgi comme un geyser d'innovation, de liberté, de renouveau. Quelques années plus tard, le masque digital est tombé : le Web est le lieu d'un business planétaire, féroce, où la loi du plus fort se résume en l'indémodable formule : winner takes all. Les fondateurs de Google ont annoncé sans complexes comment ils allaient devenir un monopole, un monopole zen, pour faire un monde meilleur, aux goûts contemporains, où tout est moins cher, plus facile, où l'effort est dispensable et l'existence une féerie de la consommation immobile.
Vingt-cinq ans après leurs créations, Google, Amazon, Facebook sont autant de trusts qui dominent les économies et font trembler les démocraties. Derrière leur statut d'hébergeur se joue une irresponsabilité sur mesure, déstabilisant médias et institutions. Derrière leurs façades riantes, leurs amitiés virales, leurs cours assidues aux grandes causes écologiques et sociales, se dévoilent le cynisme et la cupidité. Ceux d'un nouveau western qui n'a rien à envier au temps des Rockefeller et autres J. P. Morgan. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi les a-t-on laissés faire ? Comment les réfréner ? Olivier Bomsel et Rémi Devaux privilégient la nuance pour faire la part entre leurs bienfaits et leurs vilénies. Et celles-ci sont sans appel. « Il devrait y avoir une loi contre ça » : ce livre explique pourquoi et comment.