Pour Jean Viard, le nouvel âge du politique a
commencé un soir à Berlin, en 1989. «C'est le
système de lecture et d'action du monde qui nous
portait depuis la Révolution française qui fut alors
bousculé. Effondrement d'un système politique qui
nous amène depuis à vivre, ensemble, au jour le jour,
sans mythe politique ni horizon - ce qui engendre
un vide d'espérance, le repli sur soi et de grandes
peurs collectives.»
L'auteur analyse cette rupture, profonde, qui nous
met en difficulté pour penser et agir le monde.
Il décrit la nouvelle étape de l'aventure humaine
dans laquelle nous sommes engagés, «affrontement
direct, et terrible, entre chacun de nous et la mondialisation».
Selon lui, nous sommes dans le temps de
l'individu triomphant, de la grande réunion planétaire
des tribus et de la mondialisation, une mondialisation
«qu'il faut penser comme une extraordinaire
aventure nouvelle» que nous devons apprendre à
aimer et à organiser par le politique.
Ce livre s'ouvre, sous forme de prologue, par une
lettre à Marianne, l'égérie française du politique, qui
«ne peut laisser faire aujourd'hui ce qu'elle a
toujours refusé : un ordre économique qui prétend
produire l'ensemble des valeurs, nous régir comme
producteurs, comme actionnaires et comme consommateurs,
triptyque post-citoyen de la mondialisation».
Un essai engagé, savant et passionnant.