La notion de noyau de l’âme, qu’Edith Stein élabore en réponse à l’interrogation sur l’énigme de la singularité humaine, est l’une des plus originales de sa pensée. Traversant l’ensemble de son œuvre comme catégorie phénoménologique, ontologique et spirituelle, son étude permet de mettre à jour les motifs philosophiques de l’évolution de sa pensée et de dégager l’unité d’une œuvre d’inspiration fondamentalement phénoménologique, jusque dans son ouverture à la métaphysique et à la mystique (carmélitaine).
Dégager les enjeux philosophiques et religieux de la notion steinienne de noyau de l’âme conduit ainsi au cœur des débats contemporains sur les relations de la phénoménologie tant à la métaphysique qu’à la théologie – le « french debate » –, et fait apparaître comme d’autant plus paradoxale l’ignorance de la phénoménologie française à l’égard de l’ancienne étudiante et assistante de Husserl.