«Sur mon petit livre à couverture de bois j'ai gravé le nom d'un dieu que
le monde expérimente tous les jours mais que personne ne reconnaît.
Il se nomme : je suis.
J'ai conscience qu'en écrivant ces quelques mots, si mon livre tombait
aux mains d'un de ces maudits moines qui brûlent les hommes bons, mon
corps serait pour le bûcher. Il n'empêche. Je dois continuer à écrire pour
éloigner le frisson terrible du néant qui m'accable depuis que j'ai perdu
la mémoire. Je fais un effort considérable pour tenter de retrouver un
peu de cette autre vie perdue. Mais rien ne vient. À part ce rêve de faucon
qui vole vers la lumière, que suis-je réellement ?... Une ombre qui pense. Un
pauvre esprit égaré dans un pauvre monde.»