Depuis Plutarque, nombreux sont ceux, historiens
professionnels ou non, qui ont relevé le défi biographique.
Discours moral des vertus, la biographie est devenue
au fil du temps un genre plus scientifique, même
si la tension est restée constante entre la volonté de
vérité et une narration qui doit passer par la fiction.
Cette aventure de passion a pourtant connu une longue
éclipse, tout au long du XIXe et de l'essentiel du XXe siècle.
Un mépris persistant a condamné le genre, sans doute
trop lié à cette part accordée à l'émotif et à l'intensification
de l'implication subjective.
C'est une histoire du genre biographique qu'entreprend
ici François Dosse, qui observe une sorte de
«levée d'écrou» depuis le début des années 1980 : les
sciences humaines en général, les historiens en particulier,
redécouvrent alors les vertus d'un genre que la raison
voulait ignorer. De fait, l'écriture biographique est
devenue aujourd'hui un bon terrain d'expérimentation
pour l'historien, qui peut mesurer le caractère ambivalent
de l'épistémologie de sa discipline : plus que toute
autre forme d'expression, elle suscite le mélange, l'hybridité
et manifeste ainsi les tensions et les connivences
à l'oeuvre entre littérature et sciences humaines.
«Le prochain livre de chevet des éditeurs et auteurs reconnus de
biographies, et de ceux qui aspirent à le devenir.» Livres Hebdo
«Ouvrage de référence sur la question, alimenté par une réflexion
qui puise à toutes les sources, sans ostracisme, explorant les territoires
du genre en disséquant les oeuvres. [...] F. Dosse sait donner
vie à un genre, et lui confère l'épaisseur d'un objet historique à
part entière. La démonstration est ample et convaincante.» Parutions.com