Le pays de Laferté-sur-Amance est une parfaite illustration de cette France dite profonde, en marge de la «grande histoire» et de ses bouleversements.
À la frontière de trois provinces - la Champagne, la Lorraine et la Franche-Comté qui ont entremêlé ici leurs influences architecturales - cette petite région fut jusqu'au XVIIe siècle un enjeu entre ses puissants voisins, par vassaux interposés, tandis que les ordres monastiques contribuèrent puissamment à sa mise en valeur au Moyen Âge. Alors que le vignoble lui apportait une prospérité relative, le XIXe siècle a donné sa physionomie aux villages et aux constructions rurales, où le grès alterne avec le calcaire, tout comme dans les croix qui se rencontrent à presque tous les carrefours de chemins. Si les églises sont pour la plupart d'une architecture modeste, plusieurs ont conservé de beaux retables baroques, ainsi que tableaux, statues et bâtons de procession témoignant de la ferveur religieuse des siècles passés.
Mais la magie de ces lieux rédide avant tout dans l'équilibre, tant des lignes du paysage que des proportions des constructions. L'enclavement passé a contribué à la préservation de ce patrimoine, qui devient par contrecoup aujourd'hui un facteur d'attractivité.