LE plus stupide des hommes suffit pour conduire le plus spirituel des animaux ; il le commande et le fait servir à ses usages, et c’est moins par force et par adresse que par supériorité de nature, et parce qu’il a un projet raisonné, un ordre d’actions et une suite de moyens par lesquels il contraint l’animal à lui obéir ; car nous ne voyons pas que les animaux qui sont plus forts et plus adroits commandent aux autres et les fassent servir à leur usage : les plus forts mangent les plus faibles, mais cette action ne suppose qu’un besoin, un appétit, qualités fort différentes de celle qui peut produire une suite d’actions dirigées vers le même but.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.