Les passions ont toujours hanté l'histoire de la philosophie occidentale.
Elles inquiètent et dérangent l'homme qui ne veut connaître
que la raison. Excès et absolu à la fois, la passion met en question
l'homme tout entier.
Intersubjective et politique chez les Grecs, elle est assimilée à une
pathologie chez Cicéron, pour devenir l'essence même du péché au
Moyen Âge. Mais la passion va se transformer : facteur essentiel de
la vie politique dès la Renaissance, chez Machiavel et puis Hobbes,
elle est assimilée à l'intérêt rationnel chez les économistes anglais,
pour finir comme instinct et pulsion avec Nietzsche et Freud. La
passion a ainsi revêtu mille visages. Michel Meyer nous en retrace
l'histoire avec passion...
Mais il va au-delà de cette fresque historique : il examine tous les
dilemmes que suscite la passion. Aveugle-t-elle les hommes au point
d'empêcher la raison ou est-elle ce qui fait que la raison est pleinement
humaine ?
Ici encore, l'approche nouvelle de Michel Meyer, centrée sur le rôle
fondateur du questionnement en philosophie, permet d'aller plus loin
et de développer une véritable anthropologie.