Cet ouvrage examine l'histoire excessivement complexe des rapports
entre allochtones et autochtones au Canada, et se penche sur la situation
actuelle - grâce à l'étude du cas des Cri du Lubicon - pour déterminer les
conséquences de la colonisation et des traités qui en ont été la forme
juridique. Il se situe donc au confluent de l'histoire, de l'anthropologie et
du droit anglo-saxon.
Cette étude - d'ordre juridique, politique, événementiel, économique
et anthropologique - entre donc dans la discipline que l'on nomme
«ethnohistoire», allant même jusqu'à élargir le champ de la discipline par
l'usage novateur des sources orales, sources qui, comme on le montre ici,
peuvent s'insérer dans la procédure juridique. Grâce à cette approche
transdisciplinaire - plutôt que multidisciplinaire - ce livre vise à offrir une
analyse de l'histoire de la colonisation intérieure canadienne depuis le
XVIIe siècle jusqu'à nos jours.
Si la «question autochtone» est encore pendante, c'est que le Canada
demeure un État colonisateur et que la situation coloniale est donc
aujourd'hui toujours présente. Le récit minutieux des différents traités fait
ressortir les contradictions des colonisateurs, dévoile leur mauvaise foi et
pointe bien l'issue de la confrontation coloniale, qui, elle, est inéluctable.