Les idées sur le plan ont été l’objet de nombreux débats avant 1941, mais c’est pendant la période de Vichy que la Délégation Générale de l’Équipement National entreprend à deux reprises de rédiger un document visant à planifier l’ensemble de l’activité économique. Ces tentatives échouent, ainsi que celle de Pierre Mendès France à la Libération. Quelles sont les relations entre ces ébauches et le premier plan de modernisation et d’équipement élaboré en 1946 ? Comment Jean Monnet. Commissaire en mission aux États-Unis en vient-il à formuler ses propositions et à mettre sur pied l’institution nouvelle qu’est le Commissariat général du plan ? Le Plan Monnet se trouve placé au carrefour des relations économiques et financières franco-américaines avant le Plan Marshall et il exprime un projet national dans le cadre de la « bataille de la production ». Comment coexistent, dans les objectifs du plan et dans l’interprétation qu’en font les « forces vives » de la nation, ces deux aspects constitutifs du Plan Monnet ? C’est dans les fameuses commissions de modernisation où siègent des fonctionnaires, des syndicalistes, des agriculteurs et des patrons que se manifeste l’esprit de modernité ; contribution décisive à la croissance française des trente glorieuses. Comment s’est opérée cette rencontre selon les activités concernées ?