Depuis 2007, nous savons de quoi la France est malade :
du présidentialisme, qui est au régime présidentiel ce que
l'intégrisme est aux religions. Ce n'est pas le fait qu'il y ait
une présidence de la République, c'est que la République soit aux
mains du président. Legs du bonapartisme français, notre présidentialisme
est un régime d'exception devenu la norme. Une norme
dont l'excès n'a cessé de s'étendre, bafouant la République, humiliant
la nation.
La France est une démocratie de faible intensité. Elle en a l'apparence,
pas l'essence. Condition d'une république sociale, la démocratie véritable
est un écosystème qui suppose équilibres, vitalités et pluralités. Au
lieu de quoi, nous vivons au royaume institutionnel des déséquilibres,
des soumissions et des brutalités.
De gauche aujourd'hui, de droite hier, les opposants du moment
le savent, subissant l'abus de pouvoir présidentiel. Mais, dès qu'ils se
voient en majorités de demain, ils cèdent à l'attrait de cette domination
sans partage. C'est ainsi qu'ils se font complices d'une République
discréditée et désaffectée, tant elle est devenue principauté de l'entre
soi et de l'entregent, de l'oligarchie arrogante et de l'irresponsabilité
régnante.
Aurons-nous, enfin, le courage qu'ils n'ont pas ou plus ? Puisse ce
livre y aider.