Le Problème des générations
La thématique du « déclassement » des nouvelles générations refait surface depuis la fin des Trente Glorieuses et s'est imposée médiatiquement avec la crise.
Cette résurgence du « problème des générations » s'affirme aujourd'hui dans une double thèse : celle de l'émergence de « générations sacrifiées » ou « malchanceuses » et celle d'un « conflit de générations » larvé.
Quel crédit accorder à la notion de génération désormais très répandue ? Pose-t-elle toujours un problème sociologique ? Le sociologue peut s'en emparer, semble-t-il, à condition d'en restreindre l'extension et d'en contrôler l'usage en s'interrogeant sur le mode de génération des générations successives, à l'échelle d'une lignée familiale, d'un champ, d'une classe sociale.
Pour s'en faire une idée, il est nécessaire de revenir au texte théorique « fondateur » de Karl Mannheim, publié en 1928 et présenté par Gérard Mauger, qui se présente non pas comme une théorie indépassable mais comme une contribution à rectifier et prolonger.