Comment expliquer les paradoxes – vus d'Europe, du moins – d'un pays où coexistent une civilité cordiale et l'application de la peine de mort, l'excellence scientifique et la pratique religieuse instituée (In God We Trust), un pays où l'usage de la cigarette est plus souvent interdit que la détention d'armes à feu et où des inégalités croissantes contredisent une égalité pourtant revendiquée comme un trait distinctif ? Comment comprendre, encore, que cet État relativement faible au sein de ses propres frontières se soit néanmoins imposé comme la seule superpuissance au niveau mondial ?
Mobilisant et prolongeant la théorie des processus de civilisation de Norbert Elias, Stephen Mennell retrace les dynamiques constitutives du développement des États-Unis depuis la colonisation de l'Amérique, et décrypte leurs mythes fondateurs, de la " destinée manifeste " au " rêve américain ".
Un grand livre d'histoire et de sociologie.
Traduit de l'anglais par Claire Le Strat