On ne l'arrête pas, dit-on. Mais si le progrès s'arrêtait tout seul ? Parce
que beaucoup ont pris conscience du prix à payer ou des crimes commis
en son nom. Ou faute de gens qui y croient encore ! Avons-nous encore
besoin de cette foi, succédané naïf de la religion ? Puisque le christianisme
a sa part de responsabilité dans la naissance de l'idée de progrès, il fallait
que les chrétiens en prennent une vue démystifiée, en mesurent les
conquêtes et les coûts, distinguent les domaines où l'on peut espérer
avancer, ceux où il vaudrait mieux reculer, et ceux dans lesquels la
notion de progrès n'a guère de sens. Ainsi, dans le présent volume, des
savants, scientifiques, philosophes, théologiens et artistes, essaient de
clarifier une question décisive pour le destin de nos sociétés. Partant
des champs de savoir qu'ils occupent, leurs réponses révèlent la pluralité
des significations attribuées à un vocable ambigu, voire dangereux,
mais incontournable.