Un asile. Deux fous. D'un côté, un président déchu qui se croit toujours à la tête de son pays. De l'autre, un prophète en rupture de ban, mais convaincu d'être la conscience de son peuple. Entre les deux, des gardiens avides de mesurer, sur leurs prestigieux pensionnaires, un semblant d'autorité. Dans ce jeu de miroir où chacun a tout perdu, mais où, pour exister, on s'invente un destin factice, la violence devient le recours obligatoire pour reprendre l'initiative.
Le prophète et le président, première pièce de Raharimanana, décrit les délires effroyables qui hantent les pouvoirs, politiques, religieux et militaires, qu'ils soient de Madagascar ou d'ailleurs. Une évocation à la fois burlesque et hallucinatoire servie par une écriture enguirlandée qui, par moments, se fait violente pour épouser les contours d'une réalité tragique et chaotique.