Ce traité qui relève d'un genre littéraire qui remonte à
Aristote, celui du protreptique, est une invitation à la
conversion, une exhortation à se tourner vers le véritable
Logos. Écrivant dans un style raffiné, n'hésitant pas
à recourir à la rhétorique traditionnelle et à une abondante
documentation érudite, Clément met toute sa
culture au service de la défense du christianisme.
Commençant par opposer aux chants erronés de la
mythologie païenne le chant véritable du Logos, nouvel
Orphée, qui est venu apporter le salut aux hommes, il
présente les principaux aspects de la foi chrétienne, de
l'économie du salut à la rédemption.
Il passe alors à la critique de la religion grecque en
attaquant les mystères, notamment ceux d'Éleusis
auxquels il a sans doute été initié, l'astrologie, le culte
des démons et les sacrifices humains. S'il s'en prend
également aux mythes, c'est en admettant qu'ils peuvent
traduire des intuitions justes sur la condition humaine
même si c'est de façon déformée, et il n'hésite pas à
reconnaître chez les poètes et les philosophes grecs la
présence de lueurs de vérité qui témoignent qu'ils ont
été eux-mêmes inspirés par le Logos. Mais désormais,
une nouvelle étape est franchie : depuis l'Incarnation, il
faut abandonner les coutumes fausses et vaines des
ancêtres et faire confiance à Celui qui a toujours manifesté
sa bienveillance pour l'humanité.
L'ouvrage se clôt sur un appel à fuir l'attrait qu'exercent
les sirènes du plaisir pour monter sur le navire
piloté par le Christ et retrouver, grâce à lui, sa ressemblance
d'origine avec Dieu.