Le racisme est un problème de blancs
« Quand des Blancs feuillettent un magazine, surfent sur Internet ou zappent à la télévision, il ne leur semble jamais étrange de voir des gens qui leur ressemblent en position d'autorité. Les affirmations positives de la blanchité sont tellement répandues que le Blanc moyen ne les remarque même pas.
Être blanc, c'est être humain ; être blanc, c'est universel. Je ne le sais que trop, car je ne suis pas blanche. »
Après l'élection de Barack Obama, certains ont proclamé l'avènement d'une société post-raciale. Nous en sommes loin, montre Reni Eddo-Lodge dans cet essai important qui analyse les méfaits d'un racisme structurel persistant d'autant plus sournois qu'il avance masqué. Car le racisme va bien au-delà de la discrimination ou de l'injure personnelle : il imprègne le récit historique, l'imaginaire collectif, les institutions et les entreprises.
Pourquoi les Blancs pensent-ils ne pas avoir d'identité raciale ? Pourquoi la simple idée d'un James Bond noir fait-elle scandale ? Comment une fillette noire en vient-elle à se persuader qu'en grandissant, elle deviendra blanche ? Le racisme n'est pas une question de valeur morale, mais d'exercice du pouvoir. Entretenir la légende d'une égalité universelle n'aide en rien. Au contraire. Car, pour déconstruire le racisme, il faut commencer par reconnaître l'étendue du privilège blanc.