Ounamon a été envoyé par Hérihor, le grand prêtre
d'Amon, pour acheter du bois destiné à l'entretien ou à la
construction de la grande barque du dieu, à Thèbes. C'était
vers 1065 avant J.-C. De cette mission, on conserve le récit
fait par Ounamon sur papyrus, mais l'auteur s'est brusquement
arrêté avant la fin de la deuxième page. Selon le
sens donné aux toponymes énumérés par le voyageur et
tels qu'on les comprenait depuis la première traduction,
vers 1899, il serait parti de Tanis et aurait navigué sur la
Méditerranée, passant par Tyr, Byblos ou même Chypre ;
c'est à Byblos qu'il aurait dû acquérir le bois pour lequel
il avait été envoyé. Mais «l'eau» sur laquelle il avait navigué
était «le grand Ym de Kharou» ce qui ne peut être la
Méditerranée ; c'est le «grand bras d'eau douce» issu du
Nil et se dirigeant vers l'est jusqu'aux lacs amers, c'est très
probablement le Ouadi Toumilat.
Ounamon n'est pas allé à Byblos, ni à Tyr ou Chypre ; il
devait se procurer du bois d'une source forestière à l'est
du delta ; c'est là que se passent ses Mésaventures. Le
papyrus sur lequel il avait commencé à en faire le récit a
été découvert dans un pot de terre à el-Hiba et acheté en
1891 par Wladimir Golénischeff, son premier éditeur.