Contrairement à ce que l'on peut penser, le récit mimétique ne constitue pas la seule représentation narrative du temps ; sans doute même n'est-il qu'une forme historiquement datée qui ne doit pas occulter la présence au long de siècles de formes qui ne sont pas organisées par la poursuite d'une fin et par la recherche d'une clôture. Ce constat nous conduit à repenser le récit au-delà de sa forme traditionnelle et à relire l'histoire littéraire au long d'un autre fil, celui des récits non clos. Une perspective inattendue se révèle, depuis l'ouverture à l'infini des écrits médiévaux inachevés jusqu'au dévidement des discours partagés ou au tressage de fragments de vie à l'époque contemporaine.