Cet essai cherche à montrer que l'image photographique n'est pas une représentation immédiate du réel, mais une mise à distance sans laquelle il ne peut y avoir de relation à la réalité. C'est plutôt l'affirmation d'un réel dont on exclut la possibilité d'interprétation et d'incertitude qui paraît idéologique. Dans ce sens, des images identitaires permettent à une société d'affirmer, voire de célébrer ses repères, idéaux et valeurs. Face à l'image identitaire, l'art photographique peut prendre une position critique. Il peut rompre avec les identités établies à partir du double enjeu de la sensibilité et de la singularité. L'essai étudie ces thèses à partir de l'analyse d'œuvres photographiques de Riboud, Capa, Franck et Giacomelli et de lectures de Talbot, Baudelaire, Schaeffer, Dubois, Arnheim, Barthes, Ricœur et Lévinas.