Le régime de non-prolifération nucléaire
État des lieux, état du discours
L'immense défi que représente la prolifération nucléaire suscite de nouvelles réflexions. Autant l'adaptation des mécanismes du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) au contexte est une nécessité, autant il faudrait trouver réponse aux incitations des États à violer les engagements internationaux en matière de non-prolifération. L'examen du régime de non-prolifération permet de constater une évolution, mais également des insuffisances. Les difficultés dans son déroulement montrent que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ne fonctionne pas bien. Le système de safeguard ne permet pas le respect des engagements de non-prolifération. Et, à l'instar des « Etats voyous » qu'on ne peut dissuader par les méthodes traditionnelles, la lutte contre la prolifération connaît un nouvel envol avec des mesures contraignantes orientées vers les actions de prévention et le durcissement des contrôles internationaux à l'exportation. La nouvelle démarche est en soi-même un succès puisqu'elle contribue à renforcer la sécurité internationale en faisant échec à l'acquisition des armes de destruction massive par des acteurs non étatiques. Cependant, le régime de non-prolifération - et en l'occurrence le TNP - demeurera un instrument fragile tant que certaines puissances nucléaires renieront leurs engagements internationaux et que l'arme atomique se présentera comme un élément de sanctuarisation. Tel est le ton de ce livre. Ainsi, les obstacles au TNP sont d'ordre juridique, politique et historique. Certains acteurs étatiques se voient notamment reconnaître des droits et privilèges tandis que les autres en sont simplement exclus...