«Il revint Immortel de la grande bataille !». Prestigieuse formation s'il en est, le
Régiment d'Infanterie Chars de Marine a traversé un siècle de conflits, subi réformes et
restructurations au gré des innovations techniques et des orientations politiques... Il est
passé de l'infanterie aux blindés avant de découvrir aujourd'hui la polyvalence des missions
de projection. Fleuron de la «Coloniale» puis des Troupes de Marine, le Régiment
d'Infanterie Coloniale du Maroc a vu le jour dans ce pays en 1911. La Grande Guerre et
la renommée de Douaumont en font le régiment le plus décoré de France. En 1944, il s'illustre
à Toulon et en Alsace au sein de la 9e DIC, et participe à la chevauchée de Rhin et
Danube. En Indochine, ses marsouins se distinguent dans une gamme de missions dont
la moindre n'est sûrement pas la guerre de course menée contre les bateaux de ravitaillement
viets à bord d'une jonque spécialement armée par des volontaires du régiment.
En Algérie, le RICM, qui deviendra en 1958 «Régiment d'Infanterie Chars de Marine»,
mène la vie difficile et sans gloire des troupes de secteur, une tâche capitale que ses
appelés et rappelés poursuivront jusqu'à la déchirure de 1962 avec courage et abnégation.
Après son installation à Vannes, en terre bretonne, et une traversée du désert de
15 longues années consacrées à l'entraînement dans l'éventualité d'un conflit sur le théâtre
Centre-Europe, en 1978 le RICM renoue avec les interventions extérieures pour lesquelles
il est progressivement professionnalisé. D'abord le sable du Tchad, puis la guerre
civile au Liban. Les opérations en Afrique et l'horreur du Rwanda, la guerre du Golfe et le
Cambodge, puis les Balkans, et aujourd'hui le terrible tribut de l'opération Licorne en
Côte d'Ivoire.
Chargé de gloire, fier de ses traditions, le RICM, aujourd'hui implanté à Poitiers, se
situe toujours au premier rang des troupes d'intervention, partout où le devoir fait signe.