Dernier livre de Gould, Le Renard et le Hérisson est
aussi une manière de testament intellectuel : le programme
de son oeuvre vulgarisatrice - réconcilier la
science et les humanités - est le sous-titre de l'ouvrage.
Avec une merveilleuse érudition qui relie Archiloque à
Swift, Nabokov à Claude Perrault et Edgar Poe à
Érasme, et dans une prose foisonnante, voire baroque,
il retrace les grandes lignes de la Révolution scientifique
et de la vieille querelle entre science et humanités,
à laquelle il propose avec sagesse de mettre fin.
À la fois chercheur scientifique et écrivain, n'ayant
jamais compris comment l'on pouvait découpler la
science de son substrat culturel, Gould dévoile les trésors
de rhétorique qui structurent le discours scientifique et
souligne l'importance des thèmes savants dans l'art et la
littérature. Régler son compte au vieux mythe des «deux
cultures» : tel aura été le dernier combat de S.J. Gould.