Le Repos du cavalier parut en 1958 à la Bibliothèque des Arts fait partie de ces recueils de prose «construits dans le mouvement d'une errance qui se voulait disposition à percevoir (C. Jéquier). Avec son exigence de beauté et sa langue épurée, Gustave Roud tire le lecteur vers le haut, là où baigne le silence et l'harmonie.
Parmi ceux qui vivent, parmi ceux qui jouent à vivre, les hommes dont on n'a que faire, qui ne servent à rien, les inutilisables, attendent à l'écart, une question perpétuellement aux lèvres, qu'ils ont toute la vie pour poser. Les uns attendent la mort comme une réponse; d'autres, le temps d'un éclair, sentent en eux-mêmes cette réponse confusément s'ébaucher, puis le silence retombe.