Le retour de la décadence
L'idée que la France est en déclin s'est banalisée dans l'opinion en même temps qu'elle n'a cessé d'être exploitée par des leaders politiques ou des intellectuels médiatiques. Alors que le déclinisme et le nostalgisme sont en hausse, la foi progressiste est en baisse, tout comme l'adhésion à la thèse de la mondialisation heureuse, composante du néo-progressisme libéral ou social-démocrate.
Une nouvelle religion séculière, l'écologisme, est à l'origine d'une puissante vague de pessimisme qui rejoint les diagnostics de décadence portés sur une civilisation occidentale accusée de tous les maux (capitalisme, racisme, sexisme, colonialisme, productivisme). La solution est-elle dans la décroissance et une limitation drastique des naissances ?
Face à cette profonde crise des valeurs et à l'effacement des horizons qu'elle entraîne, la question doit être reformulée en partant de nos idéaux : dans quel monde voulons-nous vivre ? Car c'est bien du destin de la civilisation occidentale qu'il s'agit. Peut-on se contenter de cultiver les peurs de la « fin d'un monde » ? De pratiquer le déni en détournant le regard ? Ou bien faut-il s'engager à répondre aux défis que le sentiment décadentiste cache et révèle tout à la fois ? S'abandonner au fatalisme est une faiblesse, se complaire dans les récriminations, une pathologie, Une renaissance est toujours possible,