Nous assistons aujourd'hui à une fascination nouvelle pour la figure de la sorcière. De plus en plus de personnalités n'hésitent pas, de manière décomplexée, à se revendiquer comme telles. Dernièrement, 200 personnalités féminines, dont certaines politiciennes, intellectuelles ou actrices de premier plan, ont signé un appel « Sorcières de tous les pays, unissons-nous ! » Environ un million de personnes aux États-Unis aujourd'hui assument pra-tiquer une forme de sorcellerie. Le phénomène devenant de plus en plus populaire, nombre de groupes se voient dans l'obligation de refuser de nombreux adeptes.
La quasi-totalité des travaux publiés à ce jour sont militants : ils oscillent entre la diabolisation de la figure de la sorcière ou, au contraire, la volonté de faire de celle-ci une victime, une icône christique, symbole de toutes les oppressions ou injustices de l'Histoire.
Dans cet ouvrage, la figure de la sorcière sera abordée sous trois figures emblématiques : la figure rationaliste (souvent proche des milieux féministes), la figure diabolique, la figure naturaliste. Les trois existent et nombre de personnes s'auto définissent elles-mêmes sous ces appellations.
L'originalité de cet ouvrage est de tenter de donner des clefs d'analyse, de proposer une analyse non militante, la plus objective possible, qui dépasse les clivages idéologiques. Cette étude croisera et confrontera délibérément plusieurs regards - parfois contradictoires - sur un sujet qui fascine nombre de nos contemporains, pour le meilleur et pour le pire.