La situation du religieux a profondément
changé aujourd'hui : il convient de
repenser la laïcité à l'aune des mutations
contemporaines du religieux, mais aussi
du politique. Non pas pour la remettre en
cause, mais pour la faire vivre de façon
intelligente et constructive au bénéfice
de la société dans son ensemble.
Dans ce domaine le laboratoire
que constitue l'Europe est riche
d'enseignements : s'y élabore une laïcité
de reconnaissance du religieux et de
dialogue qui constitue un véritable modèle
de relations entre autorités politiques
et autorités religieuses en démocratie.
Aujourd'hui, ce n'est plus le choc frontal entre
magistères séculiers et magistères religieux
sur la société qui apparaît caractéristique
de la situation, mais la reconfiguration du
religieux comme du politique dans des sociétés
désenchantées. C'est l'hypersécularisation qui invite
à reconsidérer la place et le rôle du religieux, et ce,
dans le respect même des acquis fondamentaux
de la laïcité, bien commun des croyants comme des
incroyants. Dès lors, les religions apparaissent comme
des ressources convictionnelles, identitaires et éthiques
dont les multiples apports au vivre-ensemble peuvent
être reconnus.