Etrange et fascinant destin que celui de Louis II de Bavière, que l'on surnomma « le Roi fou » et dont le monde entier connaît aujourd'hui et visite les incroyables châteaux. Car cet être pur, perfectionniste, excentrique, quasi génial aux yeux de certains, malade et abusif aux yeux des autres, suivra tout au long de sa vie une logique sans faille : le goût de la beauté.
Avant d'être interné et de mourir « noyé », il organisait d'étranges soupers où, le plus souvent seul, il conviait des fantômes à sa table. C'est juste avant l'un de ces soupers qu'il apprend la mort de Richard Wagner. Fou de douleur, il tente de faire revivre le compositeur à travers les souvenirs qui peuplent sa mémoire chamboulée.
Le Roi Lune, c'est la fin d'un monde. Louis II est l'image inversée, en clair-obscur, d'un autre souverain qu'il admirait tant : Louis XIV, le Roi Soleil.
Louis II : Dans mon sang coulent deux poisons : l'un est la musique de Wagner et l'autre... cette chose indigne d'un Roi et que je ne peux nommer. Y a-t-il une place pour moi dans l'univers ou ne suis-je qu'une erreur de la nature, un raté dans l'ordre du monde, un moins que rien... ?
Ludwig : Votre Majesté peut être assurée qu'elle n'est pas la seule à se poser des questions de ce genre.
Louis II : Mais je suis le Roi, Ludwig ! Le Roi ! Le maître du troupeau ! Un Roi doit être au-dessus de tout soupçon. Sais-tu ce que Bismarck a déclaré ? « Laisser la liberté à l'amour contre nature provoquera bientôt la ruine de l'état. Toute forme d'érotisme qui n'aboutit pas à la procréation doit faire l'objet d'une interdiction absolue. »... Décidément, un pouvoir qui veut montrer sa force commence toujours par éliminer ceux qui sont différents...