La quotidienneté se construit au XIXe siècle comme un objet de représentation majeur parce quelle est le prisme privilégié par lequel la société tente de comprendre son histoire, son présent, ses moeurs. Avec la « civilisation du journal », installée dans les années 1830, la culture de la périodicité a des conséquences formelles, narratives et poétiques, sur l'écriture romanesque, et sur le roman réaliste notamment. L'attachement aux moeurs contemporaines n'implique pas seulement un renouvellement des thématiques du roman mais aussi, surtout, du temps représenté et de la narrativité. Le roman réaliste invente alors une quotidienneté bâtie sur deux gestes poétiques fondamentaux : la « quotidianisation » et la « romantisation » de la représentation.