Aux sources des projets européen et euro-méditerranéen, se trouvent Claude-Henri de Saint-Simon (1760-1825) et les saint-simoniens, notamment Michel Chevalier (1806-1879). Le premier, philosophe, rédige avec Augustin Thierry (1795-1856) « De la Réorganisation de la Société Européenne » en 1814 et le second, économiste et futur conseiller de Napoléon III, publie dans le journal Le Globe, en 1832 une série d'articles sur le « Système de la Méditerranée ».
L'ouvrage de Saint-Simon et d'Augustin Thierry est un des textes fondateurs d'une vision politique de l'Europe et propose une union européenne à partir du couple franco-anglais. Il connut un certain succès et une seconde édition fut censurée par les services de Louis XVIII. Saint-Simon est un des premiers théoriciens d'une Europe unie et pacifique, dépassant les nations et constituant un pas vers l'association universelle.
Pour réaliser cette association, Michel Chevalier propose dans ses articles qui forment le véritable programme industriel de l'École, de rapprocher l'Orient et l'Occident en multipliant les voies de communication et en favorisant le commerce et les échanges. Il écrit, « La Méditerranée a été une arène, un champ clos où, durant trente siècles, l'Orient et l'Occident se sont livrés des batailles. Désormais la Méditerranée doit être comme un vaste forum sur tous les points duquel communieront les peuples jusqu'ici divisés. »
Ce projet de civilisation est toujours d'une brûlante actualité.