Pétrone ( ? - v. 65 ap. J.C.)
Le Satiricon
« Je trouvai Circé couchée sur un lit d'or, que, foulait sa gorge d'albâtre ; sa main agitait un rameau de myrte fleuri. En me voyant, elle rougit un peu, sans doute au souvenir de l'affront de la veille ; mais, lorsqu'elle eut fait retirer toutes ses femmes, et, qu'obéissant à son invitation, je me fus assis auprès d'elle, elle me mit devant les yeux la branche qu'elle tenait à la main ; et, comme rassurée par ce rempart qui nous séparait :
« Eh bien, paralytique, me dit-elle, venez-vous aujourd'hui avec tous vos membres ?
- Pourquoi cette question, lui répondis-je, quand la preuve est sous votre main ? »
A ces mots je me précipite dans ses bras et, ne trouvant aucune résistance, je savoure à longs traits sur ses lèvres la coupe des voluptés.