Face à la culture populaire, les intellectuels
s'exposent à tomber dans deux pièges symétriques.
Ceux qui célèbrent l'authenticité des
goûts du peuple et la richesse inaperçue de ses
pratiques, par opposition aux faux-semblants
des pratiques cultivées, oublient que la culture
populaire est une culture socialement dominée
et, au nom du relativisme, versent dans le populisme.
Ceux qui, à l'inverse, n'envisagent la culture
des classes populaires qu'en termes de manque
peinent à s'extraire de leur propre légitimisme et
cèdent au misérabilisme. C'est à éviter ces deux
biais, à l'oeuvre en sociologie et en littérature
comme en politique, qu'invite cet ouvrage.