De l'Antiquité à la Révolution Industrielle, ce n'étaient pas les mêmes gens qui écrivaient des livres et qui pratiquaient les métiers. Les uns étudiaient la nature, les autres la transformaient. Entre eux, il semble exister une cloison imperméable. En réalité, la faute en est aux historiens des sciences et aux historiens des techniques, qui depuis longtemps se tournent le dos.
Prenant à rebrousse-poil l'historiographie classique, ce livre entreprend de montrer comment les connaissances des artisans ont fécondé la pensée scientifique, comment la Révolution scientifique du XVIIe siècle est largement tributaire des techniciens et enfin comment la « nouvelle science » maîtresse de son outil physico-mathématique ambitionne ensuite d'« affranchir les artisans de la routine » en donnant à leur pratique des « fondements certains ».