Jean-Luc Barré signe une passionante biographie d'un des hommes les plus puissants de la Troisième République : Philippe Berthelot.
Ce haut fonctionnaire original et sulfureux, sorte de Vidocq de la diplomatie, a tenu un rôle majeur dans notre histoire politique et littéraire. « Un paradoxe à la fois scandaleux et magnifique », disait de lui son ami et protégé Paul Claudel. Celui qui fut le très puissant secrétaire général du ministère des Affaires étrangères reste aujourd'hui encore une figure fascinante de l'entre-deux-guerres.
Jean-Luc Barré met en lumière le rôle déterminant que ce diplomate manipulateur, séduisant, au destin rocambolesque a joué dans l'ombre aux côtés d'Aristide Briand durant la Grande Guerre. Ses vaines tentatives pour construire au lendemain de l'Armistice une paix durable avec l'Allemagne, son engagement lucide et inlassable jusqu'au début des années 30. Dans le même temps, ce stendhalien n'hésite pas à soutenir sans relâche, au nom d'une certaine idée de la diplomatie, l'ascension au Quai d'Orsay de Paul Claudel, Paul Morand ou Jean Giraudoux.
Pour Berthelot, le service de l'État est avant tout une aventure supérieure.