Une dizaine d'années après son grand livre sur Le Sens de la vie monastique, Louis Bouyer en publiait un autre sur Le Sens de la vie sacerdotale. Bientôt son Introduction à la vie spirituelle formerait avec les deux livres cités une trilogie sans équivalent sur les trois « états de vie » (baptisé, consacré et sacerdotal).
Si la sainteté chrétienne est une, ses modes d'expression varient selon les circonstances. Ainsi, « si le prêtre, en tant que prêtre, doit avoir quelque chose de spécial dans sa spiritualité, c'est qu'il doit plus qu'aucun autre chrétien fuir toutes les spécialisations : comme apôtre, il doit se faire tout à tous, être non seulement un homme d'Église mais l'homme de l'Église : vivant le mystère chrétien tout entier, lui qui le puise à la source pour en être le canal pour les autres ».
Le temps a passé depuis la publication de ce grand ouvrage de Louis Bouyer. Les conditions de vie du clergé, son statut, se sont encore modifiés - faut-il dire dégradés ? La pénurie de prêtres ne laisse d'inquiéter les communautés, d'autant que les signes de renouveau se font attendre.
Le livre du père Bouyer se signale par son sens de l'essentiel, son goût du retour aux sources, à ce qu'il appelle le Mystère : la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, annoncée dans la prédication et célébrée dans la liturgie. Le prêtre est d'abord et avant tout homme de la Parole et homme du geste sacramentel en lesquels se dit l'amour de Dieu pour tout homme.
C'est de cette perspective large et profonde que peut venir le renouveau.