Joël Cornuault se souvient ici de la vie de quartier, à Paris, au lendemain de la seconde guerre, de la vie qui fut celle de son enfance et de son adolescence dans celui de La Chapelle (XVIIIe arrondissement). Ainsi remonte-t-il, en promeneur rétrospectif, aux sources de sa jeunesse populaire dans la compagnie fraternelle des meilleurs auteurs, comme lui arpenteurs des rues, en nourrissant sa flânerie de souvenirs proches ou lointains, d'images persistantes bien que floues, et d'une toponymie sans âge. Ce livre, où rien n'est écrit qui n'ait été personnellement senti et pensé, est donc bien
plus qu'une simple continuation du genre de la promenade parisienne. Ces pages, où la tendresse et l'humour font bon
ménage, ne permettent jamais « au regret de s'insinuer en nous ou à l'aigreur de nous envahir ». Elles font de rues sans légende des rues amies et d'un pauvre faubourg le territoire d'une rêverie ardente.