Un «non» ne vient jamais seul, ne unum, pas un. Il se répète, tautologie enfantine du refus radical: «non et non!» Il se redouble, énergie de la contradiction dialectique, négation de la négation: «non et non!» Il se différencie: «il y a non et non!», jugement négatif, rejet, dénégation, forclusion... Indomptable, impatient, irréductible, refusant d'être identifié à l'insuffisance ou au déficit, le non, toujours autre à lui-même, premier et deuxième, réfractaire et impératif, est l'origine de l'avenir de la philosophie. Penser, c'est dire non. Deux fois. Une fois pour rien, l'autre fois pour toutes.
Reconnaître sous un jour nouveau le travail du négatif, son énergie, ses structures. Interroger ses formes. Remettre ses écarts en mouvement.
Ouvrir enfin, à la négativité, sa propre collection: «Non et Non».