Aborder le bouddhisme avec un oeil de philosophe, telle est l'expérience que tente cet essai. Pour y parvenir, il faut savoir que le Bouddha parle en thérapeute et non en théoricien, mais ne pas se contenter d'une telle réponse. Il devient alors nécessaire de chercher comment tient un discours qui écarte « sujet » et « substance » et chemine vers le silence. Il faut aussi mettre en lumière l'organisation d'une approche de la réalité qui est étrangère à la conception métaphysique de la causalité. D'autre part, en replaçant le bouddhisme dans une perspective indienne globale, il est nécessaire de souligner que le monde est continûment défait et reconstitué. Enfin, il est indispensable de revenir sur le contresens conduisant à confondre bouddhisme et nihilisme, afin de défaire la trompeuse « concordance » proclamée par Schopenhauer avec sa propre doctrine. Ces tentatives, limitées mais convergentes, devraient faciliter l'accès à un univers de pensée déconcertant.