«Je ne sais plus où donner de la tête. Les déménageurs
risquent à tout moment de broyer le plus
indispensable de mes souvenirs, infimes vestiges dont
ma mémoire est l'unique voie d'accès : tu ne laisses
derrière toi qu'une carte du monde où les lieux sont
des points qu'aucune route ne relie plus.»
Un homme assiste au déménagement de l'appartement
de sa mère qui vient de mourir. Peu à peu, les
agissements et les commentaires des déménageurs
le replongent dans le passé et convoquent des souvenirs
précis. Que faut-il garder ? Que faut-il jeter ?
À mesure que l'appartement se vide, la mémoire du
narrateur se met en marche jusqu'au moment où
il se retrouve seul, un appareil photo chargé d'une
pellicule 24 poses à la main...
À partir des photographies de Frédéric Lecloux,
réalisées dans l'intimité de l'appartement de sa grand-mère
à Bruxelles, Ingrid Thobois a imaginé un texte
de fiction comme une mise en abyme poétique.