Pierre Charnier (1795-1857) était un ouvrier en soie de Lyon, un canut. Il œuvra à la fondation du premier mutuellisme des tisseurs puis devint un de leurs représentants au conseil des prud’hommes où il siégea de 1832 à 1857. Il fut aussi un journaliste dans la petite presse ouvrière de l’époque initiée en 1831 par L’Écho de la fabrique, un journaliste qui signait du pseudonyme Le Solitaire du ravin. Charnier était donc une sagesse, une Lumière et l’une des voix les plus autorisées du peuple des artisans lyonnais en soierie. De la Restauration au milieu du Second Empire, il tenta de promouvoir, par la pensée et par l’action, la réforme de la Grande Fabrique dans le sens d’une véritable démocratie d’ateliers ; et, au-delà, cette réflexion sur son métier lui permis de réfléchir plus largement encore aux conditions politiques, sociales, religieuses pouvant permettre d’améliorer le sort des artisans dans la société de son temps. Cet ouvrage permet de découvrir ce personnage dans sa quotidienneté de tisseur, de mutuelliste, de prud’homme et dans bien d’autres situations encore, dans les temps mouvementés marqués par les trois révoltes des canuts, 1831, 1834, 1849.