Dans la littérature, le secret engendre paradoxalement un spectacle. Il se révèle en effet être un ressort dramatique d’une efficacité remarquable. Mieux encore, certains romans, pour masquer une vérité, s’adossent avec constance au motif du jeu théâtral, quand ils ne recourent pas aux procédés formels distinctifs du théâtre.
A partir d’une œuvre dramatique, celle de Marivaux, Arielle Meyer décrit le modèle de fonctionnement du secret pour déterminer ce qui l’arrime au spectaculaire. Elle apprécie ensuite la manière dont ce modèle est transposé dans un ensemble d’ouvrages romanesques du XIXe siècle ; elle identifie et compare les incidences formelles qu’occasionne dans le récit le traitement variable d’un thème commun : Mademoiselle de Maupin, Les Diaboliques, mais aussi Armance et Les Rougon-Macquart, autant de textes bâtis sur l’histoire d’un personnage dont le secret est suspendu au désir et à la sexualité.