Le sport aurait-il le diable au corps ? Jusqu'où acceptera-t-on l'artifice technique ? Un avenir prothétique se dessine par le biais d'exosquelettes. En rendant interchangeables tous les organes du corps, y compris des parties du cerveau, du visage, le sujet se trouve face à la question de son identité et de sa permanence.
Si l'impératif de performance pèse dans le sport plus encore qu'ailleurs, et particulièrement dans le très haut niveau en projetant un corps indéfiniment perfectible, c'est la société tout entière qui est aujourd'hui traversée par l'obsession de la santé parfaite, de la jeunesse et de la beauté éternelles, occultant ainsi la souffrance, la mort, le handicap et la vieillesse. Que voulons-nous faire de notre propre corps ? Tout ce qui est techniquement réalisable doit-il se réaliser ? Par le prisme du sport, ces questions éthiques fondamentales nous sont posées.