L'Allemagne, avant 1914. Didier Hessling, citoyen soumis, ambitieux, antisémite, ne jure que par l'Empereur Guillaume II. Directeur d'usine, il méprise ses ouvriers. Ce parfait zélateur de l'Empereur ne recule cependant devant aucune bassesse, aucun compromis, avec notables et militaires, pour nuire à ses concurrents. Spéculateur névrosé, ce pantin est surtout marié avec l'argent.
Cette fresque tragi-comique dresse un constat accablant, prophétique : avec de tels sujets, l'Allemagne, idolâtre et mystique, se prépare au pire...
Heinrich Mann, frère du grand Thomas, écrit comme on ricane, en provocateur et polémiste passionné. Le sujet de l’empereur l'installe dans le gotha de la littérature allemande du XXe siècle.