À partir de plusieurs histoires cliniques issues de leur pratique quotidienne, les auteurs, neurologues, tentent d'éclairer, dans sa complexité, le « symptôme somatomorphe » : symptôme qui, prenant la forme d'un symptôme du corps, n'est pourtant pas associé à une lésion pouvant en rendre compte. Formation de l'inconscient, au même titre que le rêve ou le lapsus, le symptôme somatomorphe motiverait jusqu'à un tiers des demandes adressées au médecin, habituellement mal préparé à y répondre. Vérifier qu'il ne s'agit pas d'une pathologie organique constitue sa principale intervention.
Tout en tenant compte des avancées récentes des neurosciences, les auteurs restituent dans leur pertinence clinique des concepts mis au jour par Freud puis Lacan pour comprendre les éléments constitutifs de ce type de symptôme et le sens qu'il peut avoir. À partir de cet héritage, ils proposent au médecin de porter intérêt à l'histoire que lui raconte le sujet en se gardant bien d'interpréter à sa place. À l'horizon de cette position, la considération de la singularité absolue de chaque sujet apparaît comme un impératif éthique qui permet d'entendre la véritable demande adressée au soignant, et, par là, de soutenir un accompagnement thérapeutique.