
Kazimir Malévitch (1878-1935) a posé à l'art du 20e siècle
la question de son statut ontologique. Dans ses oeuvres,
bien sûr, en offrant à son temps l'image condensée
de ses aspirations et de ses hantises, mais aussi dans ses
écrits théoriques. L'histoire de son maître-ouvrage, Le suprématisme.
Le monde sans-objet ou le repos éternel, est
chaotique.
Ce livre capital est resté longtemps inédit. Malévitch l'a
écrit à Vitebsk entre 1919 et 1922. Il l'a sauvé de la censure
soviétique en le confiant à des amis allemands lors de
son voyage à Berlin et au Bauhaus, où l'on publia sous ce
titre une brochure sans rapport avec l'original - dont le
manuscrit est conservé au Musée Stedelijk d'Amsterdam.
La première édition intégrale du texte russe n'a eu lieu
qu'au début des années 2000. En français, seul un extrait
a été traduit.
Gérard Conio, professeur émérite à l'université de Nancy
2 et spécialiste des avant-gardes esthétiques et littéraires,
livre enfin au public francophone la traduction intégrale
de ce classique. Il y adjoint la traduction d'une série d'écrits
séparés sur le thème du monde sans-objet, et une présentation
de Malévitch, de sa pensée et de sa place dans l'histoire
tragique de la Russie des années 1920.
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